dimanche 31 mai 2009

Nostalgie

ou passage dans Hôch'lagâ.

Je suis une dépendante, mon prénom est Stéphanie.

Ce soir, je suis retournée aux sources. Un ami jouait dans une pièce, au CCSE du Marché Maisonneuve; 12 hommes en colère. J'ai décidé d'y assister seule.

Je suis consciente que ça puisse sembler bizarre, suivant le billet précédant, mais j'avais besoin de le faire, un p'tit pas de plus. C'est que j'ai grandi dans ce quartier, ai fait une foule d'activités dans ce Centre Culturel, mes racines y sont solidement rattaché et ce, même malgré moi. Qu'importe la mauvaise réputation du coin, je m'y sens en sécurité et j'y retourne régulièrement.

Donc, j'ai déambulé sur la Promenade Ontario. M'semble que ça faisait pas si longtemps qu'ça que j'y suis allée, mais tout a changé! Il revitalise Hochelaga, Ho-Ma comme il l'appelle. C'tu juste moi ou c'est vraiment laid comme nom?? Certe, il reste encore quelques piliers, principalement des tavernes, sauf qu'il y a plein de nouveaux commerces avec de belles façades, des noms exotiques et beaucoup, beaucoup de locaux à louer. Quossé ça?!? Le comble, à mon avis, est une nouvelle "maison funéraire" dans une ancienne banque où ils ont gardé le guichet! J'étais su'l'cul! J'me sentais pus chez-nous.

Je dois avouer avoir été totalement déstabilisée. Depuis qu'ils ont enlevé la voie ferrée, rien n'est pareil. Du moins, concernant l'apparence du quartier. Et c'est là qu'ils me sont apparût, coup sur coup...

Un homme bedonnant, titubant, chemise ouverte sur sa camisole sale, fermeture Éclaire ouverte qui crache en plein milieu du trottoir (Ouach! Dégueux!!). Et ces deux ados, 13-14 ans, habillées sexy, cigarettes aux becs qui se font appostropher par un homme dans la 40aine: "Hey! Où c'est que vous vous en allez belles de même? J'peux-tu y aller a'c vous autres??"

Et là, j'me suis dit qu'ils peuvent bien tout changer ce qu'ils veulent. Renommer le quartier Ho-Ma si ça leur chante. Pour les gens qui y habitent génération après génération, pour ceux qui y ont passé quelques printemps, ça restera toujours pareil.

Hôch'lagâ s'ra toujours Hôch'lagâ!

jeudi 28 mai 2009

Agoraphobie

ou la peur de ne pouvoir échapper à une situation.


Je suis une dépendante, mon prénom est Stéphanie.

On peut également qualifier l'agoraphobie de "crainte de ne pas pouvoir être secouru en cas d'attaque de panique" ou encore la "peur des espaces vastes".

Sans le savoir, j'en souffrais depuis plusieurs années. Au minimum, une vingtaine. Oh, rien de nécessairement majeur, d'inacceptable. J'allais rarement à des endroits inconnus, jamais si j'étais seule. Honnêtement, j'étais pratiquement toujours accompagnée.

Mon problème passait quasi inapperçu, si ce n'est que les gens trouvaient bizarre que je veuille incessament retourner aux mêmes endroits. Endroits où, sans le savoir, je me sentais en sécurité. J'arrivais à occuper un boulot, sortir en boîtes, avoir une vie sociale remplie. Aux yeux de tous, j'étais normale. Sauf si ce n'était que quelques crises d'angoises, sans raisons apparentes, ici et là. Rien d'alarmant.

Arrive l'an 2000, le bogue. N'ayez crainte, je ne suis pas virée folle avec ça, mais ma vie a viré à 180. Pour faire une histoire courte, j'suis devenue poteuse, m'suis séparée de mon conjoint. J'avais 25 ans, 2 enfants en bas âges à ma charge et toutes les responsabilités qui viennent avec. Mais surtout, j'étais seule.

C'était le début de mon calvaire.

Pendant plus de 5 ans, j'ai limité mes déplacements, mes sorties, au strict minimum. Dans mes pires moments (souvent l'hiver), je pouvais être des semaines, voir des mois sans mettre le bout du nez dehors. Des périodes où, juste le fait d'aller sur le patio me donnait des palpitations. Planifier aller à l'épicerie me prenait des jours, pour finalement laisser tomber et remettre ça à la semaine d'après, puis à l'autre. Je pouvais rester planter une heure ou deux, la main sur la poignée de porte, tout en sueurs à être incapable de tourner la foutue poignée, pour finalement renoncer, encouragée par une crise d'hyperventilation. J'ignore ce qui pouvait se passer dans ma tête pour créer ce sentiment, mais c'était ainsi. Je n'arrivais pas à me visualiser en sécurité "dehors". Je souffrais et je ne savais même pas pourquoi.

Je me croyais folle... J'avais envie de mourir.

C'est certain que la consommation de cannabis n'a pas aidé à ma situation. La preuve, depuis que je ne consomme plus, je m'isole moins. J'arrive à sortir, certains jours sont plus difficiles que d'autres, les conditions doivent être favorables. Je peux facilement déambuler dans mon quartier, mon quadrilatère s'élargit de plus en plus. Comme je le disais dans un billet précédent, dans une bonne journée, je peux m'éloigner d'une heure de marche de chez-moi, seule. Accompagnée, je peux aller pas mal n'importe où.

Je n'ai jamais consulté concernant cette névrose. Ç'aurait été trop compliqué, trop demandant, trop stressant. Comment me savoir apte, d'avance, à me rendre à mon rendez-vous?? Qu'importe, il est fort à parier qu'une autre de mes pathologies serait entré en ligne de compte pour nier mon problème. Mais ça, c'est un tout autre billet.

Je suis loin d'être guérie (le serais-je jamais?), mais chaque étape que je franchis est une victoire pour moi, un brin de liberté... et ça goûte bon!

Un p'tit pas pour l'homme, mais un grand pas pour Sté'phanie!

mardi 26 mai 2009

Dépendances

ou le refus d'être (seule avec) soi-même.

Je suis une dépendante et mon prénom est Stéphanie.

On nait tous dépendants, du moins je le crois. Dépendants du sein de notre génitrice, de sa chaleur, de son amour. Dépendants d'une réaction à nos cris lorsqu'on appelle. Mais vient un moment où, on se débrouille par nous-même, on explore la vie au gré de nos pulsions, de nos sentiments. Ai-je été entendue poupon? Je n'en sais rien. Reste que je n'ai pas su développer cette indépendance.

La dépendance peut prendre plusieurs formes: alcool, drogues, affective, sexuelle, etc. ou encore se transposer en compulsions: jeu, magasinage, nourriture, Internet, etc. En fait, peu importe la forme qu'elle revêt, elle ne sert qu'à une seule et unique chose. Remplir le vide qui se trouve au creux de notre ventre, égayer ce "mal être" qui nous habite constamment. À l'aide de chimères, l'espace d'un instant, se sentir vivant, se croire normal. Bien sûr, ce n'est qu'illusion, puisqu'en fait c'est surtout pour ne pas "se sentir" qu'on agit de la sorte.

Je suis une dépendante en rétablissement, ce qui suppose que je vais mieux. À tout le moins, j'ai pris, depuis plusieurs années, conscience de mes problèmes... et je travaille quotidiennement à être au lieu de parraître, à vivre plutôt que de survivre. Je suis loin d'avoir la recette miracle et je ne crois pas qu'il y en ait une. Je fais de mon mieux avec mes expériences passées, suis capable de me regarder et apprends à vivre, de jour en jour, avec moi. Savoir reconnaître les efforts que je fais, m'octroyer de petites victoires et m'aimer un peu plus chaque jour.

Ainsi, je ne gagnerai pas le prix Nobel de la paix... mais je gagne un peu plus de paix intérieure.

jeudi 21 mai 2009

Hodophobie

ou la peur des voyages.

Je suis une dépendante, mon prénom est Stéphanie.

Je suis hodophobe, probablement dû à mon agoraphobie. J'arrive difficilement à m'éloigner à plus d'une heure, à pieds, de mon domicile. Ça restreint considérablement mes déplacements. Pour ce qui est d'être loin de chez-moi, 48 heures max, sinon la panique! Quoique la panique vient bien avant... au moment que je sais que je vais partir. Ouais, c'est la plaie.

Or, voilà que je quitte demain pour Toronto, Canada's Wonderland pour être plus précise. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour nos enfants! 8 heures de voiture avec mes 2 mousses, celle de mon ami et le dit ami. 562 kilomètres de proximité obligatoire à endurer l'obstination de derrière et les manies de mon ami. C'est qu'il est stressant. Vous en connaissez de ceux qui jouent de la "air guitar" ou du "air drum"? En conduisant?? Il en est.

Il y a tout le reste. Rendu là-bas, ce sera le choix des activités, le rush de vouloir tout accomplir en 60 heures (moins 17 de transport). C'est certain que nous avons un droit de parole, puisque majoritaires, mais comme l'hôtel et le transport ne sont pas de notre responsabilité, je me sens dans l'obligation de laisser le choix final au 2/5 de notre quintuplet. Ça pourrait causer des conflits ou du moins des frustrations.

Bref, je suis nerveuse. Je pars tout de même optimiste car je sais que les enfants vont tripper. Depuis le temps qu'ils ont envie de voir cet endroit! Ça spin vite dans ma tête, mais je reste sereine. Je sais que je dois sortir de ma zone de confort pour affronter mes peurs, dépasser mes limites et ainsi m'empêcher de transmettre mes phobies à ma progéniture.

Dans ma valise, j'ai une trousse de premiers soins, mon nounours.
Dans ma poche, j'ai mon p'tit sac de papier brun... qu'est-ce qui pourrait bien m'arriver??

mercredi 20 mai 2009

Intro

ou splouchhh!

Je le savais, je le sentais venir depuis quelques temps.

Tu retournes à ton premier amour, celui qui t'as fait connaître ce monde merveilleux. Tu lis quelques uns de ses billets, par curiosité et quelques autres, pour te tenir au courant de son cheminement, son évolution. Et encore, plus, plus, plus.

Finalement, tu bifurques vers la droite, question de faire connaissance avec ceux qui le stimulent. Clic: ouvrir dans un nouvel onglet; intéressant? Ajouter aux favoris. Moins? Passe au suivant. Clic, clic, clic et ainsi de suite, jusqu'au bout de la liste. Viennent ensuite les listes de la liste... Ça fini pus! Damnés blogroll!

Tu découvres, apprécies, apprends, ris, lis, lis, lis et soudain, bang! En plein coeur! Tu tombes sur quelqu'un qui te touche ou te ressemble et tu te surprends à lire tous ses billets, de la fin au début. Les yeux te brûlent, tu vois des lignes lorsque tu les fermes, mais tu continues, t'as trop perdu de temps! Une autre découverte, un autre coup de coeur. Passent les heures, les jours.

Viens ensuite le vide, l'attente d'un nouveau billet de ceux que tu as choisis. Oh, je sais que je n'ai fait connaissance qu'avec une infime partie des blogs, mais pour l'instant ça me suffit. J'ai une grande diversité d'ingrédients pour me faire une méga salade! Mais reste que le temps est long...
Alors voilà, je plonge!

Je n'ai pas la prétention d'avoir du talent, mais j'aime écrire. J'ai peu de culture, je me tiens nullement au courant de l'actualité, je n'ai rien d'une geek. Par contre, je comprends les gens, les émotions, la vie.

Je suis une dépendante, mon prénom est Stéphanie.