mardi 26 mai 2009

Dépendances

ou le refus d'être (seule avec) soi-même.

Je suis une dépendante et mon prénom est Stéphanie.

On nait tous dépendants, du moins je le crois. Dépendants du sein de notre génitrice, de sa chaleur, de son amour. Dépendants d'une réaction à nos cris lorsqu'on appelle. Mais vient un moment où, on se débrouille par nous-même, on explore la vie au gré de nos pulsions, de nos sentiments. Ai-je été entendue poupon? Je n'en sais rien. Reste que je n'ai pas su développer cette indépendance.

La dépendance peut prendre plusieurs formes: alcool, drogues, affective, sexuelle, etc. ou encore se transposer en compulsions: jeu, magasinage, nourriture, Internet, etc. En fait, peu importe la forme qu'elle revêt, elle ne sert qu'à une seule et unique chose. Remplir le vide qui se trouve au creux de notre ventre, égayer ce "mal être" qui nous habite constamment. À l'aide de chimères, l'espace d'un instant, se sentir vivant, se croire normal. Bien sûr, ce n'est qu'illusion, puisqu'en fait c'est surtout pour ne pas "se sentir" qu'on agit de la sorte.

Je suis une dépendante en rétablissement, ce qui suppose que je vais mieux. À tout le moins, j'ai pris, depuis plusieurs années, conscience de mes problèmes... et je travaille quotidiennement à être au lieu de parraître, à vivre plutôt que de survivre. Je suis loin d'avoir la recette miracle et je ne crois pas qu'il y en ait une. Je fais de mon mieux avec mes expériences passées, suis capable de me regarder et apprends à vivre, de jour en jour, avec moi. Savoir reconnaître les efforts que je fais, m'octroyer de petites victoires et m'aimer un peu plus chaque jour.

Ainsi, je ne gagnerai pas le prix Nobel de la paix... mais je gagne un peu plus de paix intérieure.

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